Un client fait appel à mes services pour essayer de récupérer un piano de marque Pleyel, datant de la fin du 19ème siècle.
Certes, il aurait été impossible de le ravoir au diapason 440, mais je suis certain d'avoir pu l'accorder à 435, diapason d'époque, en une ou deux fois, en procédant délicatement.
Cela vaudrait la peine de lire la suite :
Lorsque je soulevai le couvercle du piano, en retirai le pupitre, quelle ne fut pas ma stupéfaction quand je m'aperçus que quelqu'un d'autre était déjà passé avant moi et avait entrepris, de sa propre initiative, et en l'absence de mon client, sans même avoir demandé l'avis de ce dernier, de procéder à un déchevillage.
Il avait enlevé dans le médium, 19 chevilles, les avaient laissées dans le piano, dans un coin du sommier, les cordes, quant à elles, étaient toujours sur le piano, mais étaient, par la force des choses, complètement détendues, les spires n'étaient plus rondes mais inexactement angulaires, et aucune possibilité de retendre ces 19 vieilles cordes pendantes n'était envisageable... Cela aurait, en effet demandé un rechevillage à l'aide de chevilles plus épaisses, gageure, dans la mesure où l'instrument n'avait pas encore de cadre en fonte monobloc, et que la table d'harmonie aurait dû subir d'abord un relâchement de pression du fait de l'enlèvement des anciennes cordes, , avant d'être soumise à l'exercice d'une nouvelle pression consécutive à une nouvelle mise en cordes. Il en aurait résulté un risque de casse définitive de la table d'harmonie, et d'autres éléments de la structure.
Le bricoleur, n'ayant pas prévenu mon aimabble client de ce qu'il avait voulu entreprendre, n'est, en suite plus jamais réapparu
Beau travail, belle preuve de conscience professionnelle, belle image donnée à l'ensemble des intervenant dans l'accord, la réparation et la restauration de pianos, n'est-il pas ???
Je n'ai pas l'habitude, par déontologie de dire du mal de qui que ce soit, je trouve, au contraire, que les membres de notre "corporation" devraient s'unir", du moins, c'est ma philosophie. c'est pourquoi, je ne veux pas savoir qui est le coupable.
En France, il existe l'AFARP (Association Française des Accordeurs et Réparateurs de pianos). Alors, me dis-je : "pourquoi pas l'ABARP (Association Belge des Accordeurs et Réparateurs de Pianos
En tout cas, cher monsieur, ou plutôt, cher client, vous qui avez été victime de cette arnaque monstrueuse, si vous vous reconnaissez, sachez que je me tiens toujours à votre disposition pour d'autres pianos, et ne tenterai rien qui puisse mettre à mal l'un de vos instruments, bien au contraire !
Je vous remercie, en outre, pour votre confiance et votre sympathie.
Au plaisir de pouvoir vous aider prochainement !
A l'heure actuelle, mon client se trouve avec un merveilleux meuble, mais lorsqu'une grande partie des cordes est manquantes, (montage simple par bouclettes), ce qui fut un instrument, et qui aurait peut-être encore pu servir quelques années, se trouve, c'est le moins que l'on puisse dire, un peu enroué.
Le rechevillage et la remise en corde sont des opérations d'une grande précision et qui, ne s'appliquent qu'à des pianos robustes et dont l'état permet ce travail si délicat !
Un autre Pleyel a aussi été déménagé pour une fête, bien entendu en évitant toute équipe de déménageurs spécialisés en la matière.
Malheureusement, lors du montage de l'instrument, pas de lyre (pédalier), et lorsque celui-ci arriva, pas non plus de quoi le fixer...
Bien sûr, c'est moi qui était chargé d'accorder cet instrument de près de 100 ans, de surcroît en pièces détachées, (Je devais commencer à 14 h mais n'ai pu me mettre au travail qu'à 15.15 h), tout cela, en même temps que d'autres musiciens réalisaient leur balance sonore sur leur instalation à plein régime, je veux dire au volume maximum,tandis que l'on dressait la sale pour la fête du soir.
Plus tard, à un moment de la journée, je devais assurer un fond musical au piano, à 17 h, normalement, mais à 19 h, toujours pas de précision sur ce que je devais faire exactement, et la sono semblait faire le travail à ma place...
Désolé, je n'ai rien compris, et, fait très rare, je me suis emporté car j'avais un autre rendez-vous ce soir-là.
J'aurais dû être libre et donc avoir terminé ma prestation à 18.30 h.
"Mais non, Alain ! il ne faut pas t'énerver ! franchement, il n'y a pas de quoi ! de plus, cela fait mauvaise impression !" m'a-t-on reproché...
Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Pas moyen de trouver un organisateur, d'obtenir la moindre instruction, tout simplement, attendre que ça se passe, ne se passe pas... Avec pour seule paramètre, un vieu piano déglingué, accordé à la grosse louche, à cause du boucan des autres...
Déjà moi, lorsque je vois un piano transporté sauvagement, démonté tel un meuble à monter soi-même, ça me fait beaucoup de peine... quand on pense à ce que cela coûte, lorsqu'on sait que même de bons musiciens ont du mal à se procurer un bon piano d'interprétation... Et voilà ce que l'on vous propose, de la manière la plus naturelle qui soit, cela fait froid dans le dos !
A méditer...
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